Armes de Défense : Tout ce que dit la loi en France
Mise à jour : septembre 2025
Introduction
De plus en plus de particuliers souhaitent s’équiper d’une arme de défense pour assurer leur sécurité personnelle. Ces dispositifs, conçus pour dissuader ou neutraliser un agresseur, peuvent sembler faciles à acquérir et simples à utiliser. Pourtant, ils sont strictement encadrés par la loi française, et leur usage est soumis à des conditions très précises.
Les armes de défense appartiennent à la catégorie D du Code de la sécurité intérieure et sont en vente libre à partir de 18 ans. Mais cela ne signifie pas qu’elles peuvent être portées ou utilisées librement. Avant tout achat, il est essentiel de connaître le cadre légal exact et les sanctions prévues en cas d’infraction.
Qu’est-ce qu’une arme de défense
Une arme de défense est une arme conçue pour neutraliser temporairement un agresseur, sans intention de donner la mort. Elle se distingue des armes de chasse ou de tir sportif par son objectif : la protection personnelle.
Ces armes sont classées en catégorie D et leur acquisition est libre à partir de 18 ans, sans autorisation ni déclaration préalable. Cependant, leur usage n’est autorisé que dans un cas de légitime défense, c’est-à-dire en cas d’agression réelle, actuelle et injustifiée, et à condition que la riposte soit immédiate et proportionnée.
Utiliser une arme de défense en dehors de ce cadre constitue une infraction pénale, même si l’arme est en vente libre.
Les principales armes de défense autorisées
Pistolets d’alarme
Les pistolets d’alarme tirent des cartouches à blanc. Ils produisent un bruit et une flamme à la bouche, sans projeter de projectile. Ils ont un effet dissuasif sonore et visuel, utile pour surprendre ou faire fuir un agresseur. En vente libre pour les majeurs, ils sont soumis à interdiction de port en public et doivent être transportés déchargés et sous étui fermé.
Armes de type gomm-cogne
Ces armes tirent des projectiles en caoutchouc non létaux à l’aide d’une charge de poudre réduite. Elles sont conçues pour incapaciter temporairement un agresseur à courte distance. Bien qu’en vente libre, elles doivent être manipulées avec prudence, car elles peuvent causer des blessures sérieuses à faible distance.
Pistolets CO2 à balles de caoutchouc (RAM)
Ces armes utilisent une cartouche de CO2 pour propulser des billes sphériques en caoutchouc. Elles offrent une dissuasion physique efficace sans létalité, et sont également classées en catégorie D. Elles sont en vente libre à partir de 18 ans, mais doivent être stockées et transportées selon les mêmes règles de sécurité que les autres armes de défense.
Bombes lacrymogènes (gaz CS, gel poivre)
Les générateurs d’aérosols de défense sont parmi les armes de défense les plus répandues. Les bombes d’une contenance inférieure ou égale à 100 ml sont classées en catégorie D et donc en vente libre à partir de 18 ans, sur présentation d’une pièce d’identité. Elles permettent de neutraliser un agresseur quelques secondes pour prendre la fuite et doivent être utilisées uniquement en cas de danger réel et immédiat.
Important : au-delà de 100 ml de contenance, les bombes lacrymogènes sont classées en catégorie B. Leur acquisition et leur détention nécessitent une autorisation préfectorale individuelle. Détenir une bombe lacrymogène de plus de 100 ml sans autorisation est un délit puni de 5 ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende (article L.2339-1 du Code de la sécurité intérieure).
Shockers électriques, matraques et tonfas
Ces armes de contact permettent de neutraliser momentanément un agresseur par douleur intense. Elles sont classées en catégorie D et en vente libre à partir de 18 ans. Comme les autres armes de défense, elles sont interdites au port et leur usage n’est toléré qu’en cas de légitime défense avérée.
Conditions d’achat et de détention
Les armes de défense de catégorie D peuvent être achetées par toute personne majeure présentant une pièce d’identité valide, auprès d’une armurerie ou d’un site spécialisé agréé. Elles ne nécessitent aucune déclaration ni autorisation administrative.
Le détenteur a cependant l’obligation de les stocker de manière sécurisée et hors de portée des mineurs et des tiers non autorisés.
Port et transport
Il est interdit de porter une arme de défense sur soi dans l’espace public, même si elle est en vente libre. Le port, c’est le fait de l’avoir sur soi prête à l’emploi (dans une poche, un sac, etc.) : cela constitue un délit.
Le transport est autorisé uniquement pour un motif légitime, par exemple retour d’un achat, déménagement, réparation ou entretien, ou participation à une activité encadrée. Dans tous les cas, l’arme doit être déchargée ou neutralisée, sous étui fermé, et non accessible immédiatement.
Sanctions prévues par la loi
- Port sans motif légitime : jusqu’à 15 000 € d’amende et 1 an d’emprisonnement.
- Usage hors légitime défense : peut être requalifié en violences volontaires avec arme.
- Détention illégale d’une arme de catégorie B (par exemple bombe lacrymogène de plus de 100 ml) : 5 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende.
- Confiscation immédiate de l’arme et interdiction d’acquisition ultérieure possible.
Conseils avant l’achat
- Évaluer ses besoins réels (dissuasion, neutralisation, portabilité).
- Choisir un modèle simple et adapté à son niveau d’expérience.
- Lire attentivement les consignes de sécurité et d’entretien.
- Ne jamais porter l’arme sur soi en public.
- Demander conseil à un armurier professionnel avant de finaliser l’achat.
Conclusion
Les armes de défense sont accessibles mais strictement encadrées par la loi française. Elles peuvent être achetées facilement à partir de 18 ans, mais leur port est interdit, leur transport est encadré, et leur usage n’est toléré qu’en cas de légitime défense réelle et immédiate. Avant tout achat, il est essentiel de bien comprendre la réglementation afin de se protéger efficacement tout en restant parfaitement conforme à la loi.